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Juste trois dossiers, juste trois fois sept bâtons de chaises nues & à chacune (par les deux bouts flambés) quatre pieds: c’est l’image. Deux vers de sept pieds: c’est le texte. Voici par eux-mêmes dans le maquis kaki des Pâquis nos trois musiciens présentés. Mais je tiens cependant à vous avertir. Cet apparent minimalisme n’est que l’humble & prudent orgueil de trois «rootiers» genevois sortis flambants neufs des chevauchées libertaires du siècle d’avant et qui se sont retrouvés comme en un vrai salon des inventeurs en toute ferveur pour raviver ces derniers temps (qui en ont bien besoin), le chant bijou du rose & noir. Et, avec Charles Baudelaire, ne croyez rien ci-haut à la stricte pancarte. Paquis’Art Trio, musicalement tient en fait, par le manche, le couteau droit de la secousse.
 
Viens-t’en si t’aimes le jazz: cette carabine, cette caverne, cet anaconda.

Pete Ehrnrooth: clarinette, saxophones. Pierre-Alexandre Chevrolet: contrebasse. Dominique Valazza: batterie.

«Ferris Wheel» signifiant en anglais «La grande roue», Glenn Ferris, l'a reprise à son compte avec ce nouveau trio. Cette création à l'instrumentation originale: trombone, contrebasse et voix… convie le public à un tour de manège musical des plus innovants en jazz. Vertige circulaire. Ça bombe large chez ces forains. Ça explose de fièvre joyeuse. Frissons du vide, ça tourne grave et «bien pire haut que le grand crocodile du ciel»… C’est parti mon Kiki, boutonne ta ceinture! chante au micro de sa voix souple sous son petit chapeau le roi d’Ecosse et des Romanichels! Lunapark, barbe à papa… j’entends d’ici, souffle coupé dans les nacelles, le cri d’effroi des demoiselles. Magic Sonor & Subito Circus… improvisant, vous m’en direz des manivelles!
 
Glenn Ferris: trombone, composition et arrangements.
Ernie Odoom: voix.
Bruno Rousselet: contrebasse.

Mercadonegro débute par la rencontre de trois musiciens latino-américains émigrés en Europe (cubain, colombien et péruvien) avec le producteur de Bibomusic. Les quatre amis, qui ont en commun leurs racines, projettent de faire connaître leur approche de la musique latine par delà les frontières.
Ainsi est né le groupe Mercadonegro (marché noir en espagnol, un petit clin d’œil au bulletin météorologique du regretté Zawinul?), nom qui fait écho à l’héritage afro-américain de sa musique, entre son cubain, cumbia colombienne et rumba irrésistiblement chaloupée. Depuis de nombreuses années, cet orchestre s’est agrandit et collabore avec les meilleurs musiciens du genre, tels Alfredo De La Fe, Celia Cruz, Carlos Santana, etc…

Armando Miranda et Eduardo Cespedes: chant. Massimo Guerra: trompette. Cesar Correa: piano. Carlos Irarragorri: guitare, très. Eduardo Dudù Penz: guitare. basse. Roberto Rodriguez, Edwin Sanz, Alejandro Paneta: percussions, voix.
 

Ce fantastique jazz power trio hollandais démontre bien à quel point peuvent être artificielles les frontières entre les genres musicaux. Bennink et Glerum qui constituent depuis des années l’axe rythmique de l'ICP Orchestra (l’Instant Composers Pool créé en 1967 par Bennink, le pianiste Misha Mengelberg et le saxophoniste Willem Breuker), sont associés à la plus créative des avant-gardes; Michiel Borstlap, pianiste extrêmement lumineux est lui associé au mainstream. L'incompressible swing et la solidité dans les formes des deux premiers liés à la débordante imagination du troisième font que ces trois musiciens arrivent à fusionner jusqu’à l’incandescence. Foulée libre, invention féroce et tendre. Han Bennink, ce Monsieur Hulot, ce poète géant de la batterie véloce, ce giclant de vivre sans GPS ni boussole, ce têtu d’être a toujours su s’entourer de musiciens hors pair. Ses nombreux passages au Sud des Alpes nous ont toujours été d’époustouflantes révélations. La nuit, c’est sûr, jusqu’au jour, sera mémorable.

Michiel Borstlap: piano. Ernst Glerum: contrebasse. Han Bennink: batterie


 

Evariste Perez: piano. Cédric Gysler: contrebasse. Tobie Langel: batterie.
 

Les mains que ces trois personnages s’ingénient à rendre invisibles sont animées de rêves précis et doux, soigneusement décortiqués sous nos yeux éblouis, et leurs songes élégants ont l’effet d’un charme auquel il est impossible de résister. Jazz moderne, certes, mais cette subtile poésie qui maîtrise profond ses racines - bien avant dans la tradition - ne peut se résumer en un genre, il s’agit là d’un sortilège que les trois jardiniers cultivent avec une passion retenue, délicieuse comme l’attente.
Bientôt un CD !

Soraya Berent: chant. Stéphane Fisch: contrebasse.
 

Artisanat, complicité, sincérité, pas de charme, peu d'apprêt,

De la rectitude et de la bravoure, une façon d’illuminer comme en se jouant, mais rien de charmeur, rien de faussement élaboré, mademoiselle Berent va droit au but, touche le cœur. Ainsi cette jeune personne à chaque fois surprend par la liberté de son chant, des notes si claires qu’on en vient à oublier qu’elles sont bleues et complexes. Et vont se mêler étroitement à celles tirées de l’archet de monsieur Fisch contre sa contrebasse, dansent et frémissent les deux voix, l’une raille et l’autre rit, et nous on se réjouit d’entendre et de sentir cette complicité, comme un défi à la pesanteur du monde.
Un duo à découvrir !

Trio HMB, comme trio Harpe-Marimba-Basse (+ Anches). Il est étrange & rare autant que prometteur cet attelage audacieux. Et comme «Forest Sounds» s’est donné pour tâche d’aller cueillir les sons de la forêt, mieux vaut d’entrée s’équiper en conséquence. Car il ne s’agit pas comme Alfred de Vigny de juste aimer le son du cor, le soir, au fond des bois. De la magique forêt de Brocéliande aux forêts inondées de Pologne, des conifères nains de la taïga aux grands cyprès des bayous, de l’Amazone spongieuse à la larme rouge des mélèzes, il s’agit de saluer en musique par le vaste monde le peuple mirifique des arbres. Mort aux tronçonneuses. Place au plus sensible, au plus sensuel des sons. Place à la tremblée sous le vent nu des feuilles. Place à la jutée rousse et rauque des sèves. Ces quatre musiciens depuis longtemps pratiquent du dedans l’invention sonnée de la merveille tant que l’explosée lente des bourgeons. La sonorité est plutôt feutrée mais le vent peut s'élever brusquement et l’orage n'est pas à exclure en fin de journée.

Park Stickney: harpe. Frédéric Folmer: guitare basse. Raul Esmerode: marimba, batterie. Nicola Orioli: saxophone, clarinette

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